* C'est essentiellement, le Capitaine Mirlesse qui mène les négociations. Il est le chef du Deuxième Bureau de la France Libre. Il parle couramment Français, Russe, Allemand et Anglais. Il va contribuer, sans conteste, à faire du projet de Luguet et Valin une réalité. Tout au long de l'histoire du Normandie, le Capitaine Mirlesse sera celui qui mettra de l'huile dans les rouages et saura lever les ambiguités entre Français et Soviétiques. Le Capitaine Mirlesse n'est
qu'un simple personnage qui appartient à l'histoire
du Normandie, ce qui serait déjà beaucoup. Ses très
brillantes qualités lui permettront de participer à la
resurrection de l'industrie aéronautique Française en
parcourant l'Allemagne en ruine dans les derniers jours de la guerre, à la
recherche de documents sur l'industrie Allemande. C'est ainsi qu'il
sera celui qui retrouvera et capturera l'ingénieur Willy Messerschmitt. Le capitaine Mirlesse fera
plusieurs allers et retours entre Londres et Moscou. C'est, à l'époque, une entreprise fort dangereuse.
Les U-Boat allemands montent une garde vigilante en Mer du Nord, sans
compter les navires de surfaces comme le Scharnorst ou le Tirpitz...
Il lui donc faut passer par l'Afrique et le Moyen-Orient pour atteindre
la capitale russe. C'est pour la même raison que les pilotes
du Normandie devront effectuer un périple très long pour
rejoindre le front russe. Les Britanniques ne sont pas
plus enthousiastes. Les pilotes sont rares et longs à former. Or, ceux qui vont partir sont, pour
la plupart, issus des écoles de la RAF. On comprend que Sir
Archibald Sinclair (ministre de l'Air Britannique) ne soit pas enthousiasmé par
le projet... Il y a même des oppositions au sien de l'état-major
des Forces Françaises Libres ! Bien entendu, il ne faut pas
mésestimer la suspicion envers les Communistes, qui ont longtemps
soutenus les Allemands à travers le pacte Gremano-Soviétique. Parmi ces conditions, on retiendra que les français exigent que l'unité soit exclusivement utilisée pour la supériorité aérienne. Nous verrons plus tard l'influence qu'aura cette demande sur l'histoire opérationnelle du Normandie. Cette clause est destinée à ne pas user trop vite l'unité. En effet, les attaques au sol sont beaucoup plus dangereuses que les missions de supériorité aérienne. Il suffit, pour s'en convaincre de lire les derniers chapitres du "Grand Cirque" de Pierre Clostermann, ainsi que l'histoire du Groupe "Alsace", qui passera du rôle de chasse pure, à celui d'interdiction au sein de 2nd Tactical Command.
|