Les
pilotes français prisonniers seront fusillés
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La
guerre sur le front de l'Est est beaucoup plus sauvage que sur
le front de l'Ouest. Dès le début des combats,
les allemands ont appliqué des méthodes barbares à leurs
prisonniers soviétiques. Ces exactions seront le fait
de la SS, bien entendu, mais aussi de la Wehrmacht. Pour le Furher,
il s'agit d'une guerre d'un genre très différent
de celle qui l'oppose à l'Angleterre. D'autre part, les
pilotes français entrés dans la RAF savent que
leurs familles courent des risques si leur engagement est découvert.
C'est pourquoi ils utiliseront des pseudonymes. D'autre part,
les pilotes français veilleront, plus que les autres encore, à vider
leurs poches avant de partir en mission. Les cas de déportation
de familles de combattants de la France Libre ne furent pas isolés,
sans être systématiques. Ces deux facteurs expliquent
sans doute l'ordre inique que donnera le Maréchal Keitel
de fusiller les pilotes du Normandie faits prisonniers. La France,
de Vichy, ayant déposé les armes, il était
possible aux allemands d'appliquer le terme de francs-tiruers
aux combattants de la France Libre.
Très rapidement, les allemands savent que des pilotes
français combattent aux côtés des soviétiques.
En effet, les stations d'écoute de la Luftwaffe ont captés
des échanges entre pilotes en français. Si, sur
les autres fronts, les prisonniers, même français
libres, seront bien traités dans l'ensemble. Sur le front
de l'Est, la plupart des pilotes faits prisonniers par les Nazis
seront fusillés. De plus, leurs familles seront inquiétées.
On a d'ailleurs pu lire l'histoire de Derville dans une page
précédente.
Le Maréchal Keitel paiera de sa vie sa félonie
(et bien d'autres). Le tribunal de Nuremberg le condamnera à la
pendaison. Au moins, ses victimes, on peut l'espérer,
reçurent-elles un traitement de combattants : elles furent
probablement fusillées. On peut penser qu'un grand nombre
de pilotes portés disparus sont en fait morts fusillés
et non pas du fait du combat aérien ou de la Flak. L'un
des pilotes du Normandie, Feldzer, s'appuyant sur une parfaite
connaissance de la langue russe réussira à échapper à ce
funest destin, mais peu nombreux étaient les pilotes du
Normandie qui pouvaient jouer cette comédie. Très
vite, les pilotes du Normandie savent quel destin les attend
s'ils sont faits prisonniers. Il faut notre que, tous volontaires,
ils ne refuseront aucune mission, malgré cette épée
de Damoclès, au dessus de leurs têtes.
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