Les premiers envoyés en Russie

* Le Général de Gaulle se rend en Syrie pour confirmer le Commandant Pouliquen comme commandant, au niveau administratif, du GC3. Le Commandant Tulasne étant confirmé comme commandant au niveau tactique. Le rôle du premier est de monter le groupe au niveau organisationnel, il devra ensuite laisser la place au second pour que le Commandant Tulasne mène l'unité au combat. Certains laissent entendre que l'Etat-Major avait une confiance limitée dans les capacités du Commandant Tulasne à organiser et gérer un groupe de chasse, notamment une unité aussi isolée que le sera le GC3. De toute façon, les russes ne comprenant pas que le commandant d'une unité ne soit pas un combattant, le Commandant Pouliquen rentrera quand le Normandie sera prêt au combat.

Le Commandant Mirlesse a suggéré de faire passer tous les pilotes sous-officiers au grade d'Aspirant. Ce qui aplanira bien de problèmes avec les Soviétiques... Evidemment, faire passer directement à ce grade d'officier un grand nombre de pilotes sous-officier fera grincer bien des dents. Car, si les FAFL sont plus coulants sur ce genre de choses, ils restent très attachés à la notion de grade. On est frappé de constater la différence entre cette façon de voir et celle des autres belligérants, qui accordent bien plus facilement les promotions. C'est notamment le cas dans la Royal Air Force, où le grade traduit la fonction. C'est ainsi que Pierre Clostermann aura la fonction d'un Commandant, au sein de la RAF (dirigeant un Wing), alors que son grade Français sera celui d'un simple Lieutenant...

Le nom de Normandie est aussi confirmé. Il faut se souvenir que les unités de l'Armée de l'Air portaient un numéro (comme II/5) et que chaque escadrille reprénait le nom et l'insigne d'une unité de l'Aéronautique Militaire Française, comme la SPA 3 (célèbre escadrille de Guynemer, à l'insigne de la Cigogne). Le Général de Gaulle décida que les unités FAFL porteraient le nom d'une Province française. On commença, bien entendu par les provinces arrachées à la France : Alsace et Lorraine. Les unités suivantes prirent les noms de provinces occupées. Cette façon de faire fut étendue à toutes les unités de l'Armée de l'Air reconstituée, doublant le maintien des traditions de la Première Guerre Mondiale.

On a évoqué, à l'époque, les noms de "Flandres françaises" ou "Bretagne". Le premier sera rejeté car trop long, le second ira à un groupe de bombardement. Le Commandant Pouliquen dira, plus tard, que ce choix fut heureux, tant "Normandie-Niemen" sonnait bien, mieux que "Bretagne-Niemen"...

L'organisation finalement retenue est alors la suivante:


Etat-Major :

Commandant Joseph-Marie Pouliquen (commandant administratif du groupe)
Commandant Jean Tulasne (commandant tactique du groupe)
Lieutenant Jean de Pange (officier de liaison)
Sous-Lieutenant Georges Liebendinsky (médecin et interprète)
Lieutenant Alex Michel (officier mécanicien)
Aspirant Michel Schick (pilote et interprète)
Aspirant Michel Stackovitch (officier radio et interprète)

 

 

Le Général de Gaulle rend
visite au GC3, septembre 42.
Lt Alex Michel
Lt Michel Shick