Des renforts arrivent...

* Le 9 juin 1943, un détachement de pilotes arrive enfin en renfort. Ces nouveaux pilotes sont vraiment les bienvenus, car les pilotes du Normandie sont fatigués et leur rangs sont dévorés par les combats.
Depuis que les premiers volontaires ont quitté l'Angleterre et le Moyen-Orient pour rejoindre la Russie, la situation a beaucoup évolué. En effet, à la suite du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (Opération Torch), des troupes françaises en grand nombre vont passer dans le camp des alliés. C'est un ralliement qui s'est fait dans le sang, car les ordres de Vichy étaient formels : il fallait empécher par le feu le débarquement. Ils furent exécutés... Mais la résistance est futile face à la puissance anglo-américaine. Rapidement, les combats, sanglants pourtant, cessent. Les troupes en Afrique du Nord changent alors de camps, sous commandement essentiellement Américain.
Le climat est d'abord assez confus. Une lutte assez sordide se déroule entre anciens Vichystes, Giraudistes et Gaullistes. Au sein de l'Armée de l'Air renaissante s'effectue une cassure entre FAFL des prémières heures, les plus sombres, et nouveaux "ralliés", dont beaucoup ne renient rien de leur engagement Maréchaliste. Les FAFL sont extrêmement peu nombreux, et ils se trouvent rapidement marginalisés. On peut penser qu'une double logique a présidé à cette politique d'amalgame. D'abord, le simple constat que les pilotes d'Afrique du Nord sont plus nombreux que les FAFL, ils forment déjà des unités constituées et assez bien entrainées. De leur côté, les FAFL forment une troupe minuscule, hétéroclite et intégrée, pour les unités les plus importantes, dans la Royal Air Force. D'autre part, il est probable qu'une logique de réconciliation est à la base de cette politique. Toujours est-il qu'au milieu de ces évènements, les pilotes de chasse et les mécaniciens du Normandie sont vraiment loin et isolés. Les chefs du Normandie sont conscients que ces renforts seront sans doute les seuls avant longtemps...
Les pilotes qui arrivent sont d'une qualité variable. On a, comme pour le premier contingent, des pilotes qui ont une grande expérience du combat, à côté de pilotes à peine formés à la maîtrise d'un appareil de chasse. On compte sur l'escadrille pour dispenser la formation opérationnelle. Les évènements qui atendent le Normandie ne vont sans doute pas permettre une telle formation, en "douceur"... Le potentiel de combat du Normandie est tout juste maintenu par cette arrivée.

Le Commandant Pouyade au terme d'une évasion depuis l'indochine et d'un très long périple, arrive avec 8 pilotes en renfort.