Les unités de chasse des FAFL à l'époque



* Le Général valin, comissaire à l'air des Forces Françaises Libres, remet à la délégation soviétique à Londres une note sur la mise sur pied d'un groupe de chasse de la france Libre en Russie.
A l'époque les Forces Aériennes de la France Libre compte un certain nombre d'unités souvent sous commandement britannique. Elles sont en Angleterre, mais aussi en Afrique (Gabon, Tchad, etc.) et au Moyen-Orient (Lyban, Syrie, etc.). Les moyens sont faibles : tant en matériel qu'en personnel. Mais les pilotes et les mécaniciens n'ont qu'une idée : en découdre avec les allemands. Trop souvent, comme au Gabon, ils ont à affronter leurs compatriotes restés fidèles à Vichy...

La chasse compte, à l'époque, deux unités : le Groupe de Chasse 1 "Alsace" (opérant au Moyen Orient) et le 340 "Free French" Squadron, ou Groupe de Chasse 2 "Ile-de-France" (opérant en Grande Bretagne).

Le GC1 "Alsace" est formé de pilotes qui ont servi dans le Free French Flight 1, le 272 Squadron et certains venus d'Angleterre. Il a eu une existence chaotique. Son matériel a fluctué, entre matériel français de récupération et avions britanniques de seconde main. C'est ainsi qu'ils pilotèrent des Morane-Saulnier MS 406 (abandonnés en Syrie par les Vichystes), des Hurricanes et même des Gladiator (biplans !). C'est le Capitaine, rapidement promu Commandant, Jean Tulasne qui commande cette unité. On les cantonne à des missions de protection peu fertiles en action. Leurs avions sont à bout de potentiel... Ils courent souvent après des avions d'observation Italiens ou Allemands qui volent trop haut pour leur Hurricanes épuisés.

Le GC2 "Ile-de-France" est tout différent. C'est le 340 Squadron de la Royal Air Force (tous les Squadrons de volontaires étrangers, ne faisant pas partie du Commonwealth, portent des numéros dans les 300, les Squadron Français auront des numéros dans la série 340). Il a une structure presque identique à une unité britannique : deux flights. Chacun de ces flights est appelé une escadrille et reçoit le nom d'une ville de l'Ile-de-France (Paris et Versailles).

Néanmoins, les pilotes et les mécaniciens proviennent d'horizons divers : Armée de l'Air, Marine Nationale, engagés directement dans les FAFL. Cela ne va pas sans friction. Si l'amalgame entre les pilotes se fait bien, il n'en va pas de même pour les mécaniciens. Non seulement, il a y a une grosse différence de traitement entre les mécaniciens de la Marine et ceux de l'Aviation, mais, de surcroît, il faut tenir compte de la mentaliteé britannique. Le Groupe Ile-de-France est équipé de Spitfire. Ils participent notamment au débarquement de Dieppe. Les pertes sont sévères. Les pilotes Allemands des JG2 Richtofen et JG26 Schlageter, basés en France et en Belgique, ne sont pas des tendres. Les pilotes apprennent rapidement à se plier aux règles très strictes de la guerre aérienne moderne. Là seulement se trouve la clef du succès et de la survie. Le Commandant Bernard Dupérier commande ce groupe.

Nous verrons plus tard, dans l'histoire du Normandie que le problème des mécaniciens se posera. D'ailleurs, quand le GC1 Alsace deviendra le 341 Squadron, lors de sa reconstitution en Grande-Bretagne, les mécaniciens seront britanniques.